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Sport Demain, Enjeu Citoyen

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Les politiques publiques du sport en France.
Où en est-on ?

Lecture sociologique à partir de différentes approches croisées

Jean-Paul Callède, CNRS

En France, les politiques publiques se déclinent à différents niveaux, de l'État aux communes, avec en principe une cohérence qui doit faciliter l'articulation entre ces divers plans territoriaux. L'interlocuteur obligé de la puissance publique, le Mouvement olympique et sportif étant organisé à chacun des niveaux identifiés : CNOSF et fédérations comme interlocuteurs de l'État, avec une ouverture sur le plan international, CROS et Ligues pour les Régions, CDOS et Comités pour les Départements, Clubs au niveau des Communes, équipements sportifs à vocation intercommunale promus par des formes d’intercommunalité. À cela s'ajoutent deux aspects non négligeables. Les clubs (et équipes) de haut niveau, des athlètes sont souvent aidés par les Régions et les Départements. En outre, dans les domaines de l'équipement sportif liés à l'institution scolaire, Communes, Départements et Régions, s'impliquent respectivement auprès des écoles primaires, des collèges et des lycées. L'équipement sportif des Universités se caractérise par un patrimoine qui résulte de diverses initiatives locales ou nationales. Il peut être ouvert sur la Cité, dans certaines conditions. N’oublions pas d’autres partenaires ou intervenants : les fondations, les entreprises, les syndicats, les médias...

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Qu'est-ce que le sport ?
Cultures sportives et géographie

Jean-Pierre AUGUSTIN Université de Bordeaux ADES UMR du CNRS

Résumé
Le terme « sport » est polysémique et la diversification des pratiques à caractère sportif rend plus complexe encore l’appréhension de la réalité qu’il recouvre. Le mot utilisé sans distinction par le sens commun, ne peut se réduire aux pratiquants, au spectacle, aux équipements, ou au marché sportif. Il est, comme le tourisme, un ensemble mis en système. Ce système complexe rassemble ces divers éléments en se prêtant au jeu des institutions sociales, mais si, dans le tourisme, ce sont les déplacements hors quotidiens qui font liens, dans le sport ce sont les pratiques organisées à partir de situations motrices par des sujets agissant dans des lieux spécifiques qui lui confèrent sa spécificité. Il s’agit d’abord à préciser l’utilisation du concept en marquant la différence radicale qu’il convient d’instaurer entre les sports de compétition et les pratiques ludo-sportives. Ces deux pratiques peuvent être regroupées dans l’expression « cultures sportives » parce qu’elles mettent en œuvre, selon des modalités diverses, des situations motrices. Il convient ensuite de montrer que la géographie, science de l’espace des sociétés, permet d’appréhender ces cultures sportives en utilisant les méthodes renouvelées de la discipline, notamment celles relevant de l’observation, de la cognition et de l’action.


Financement du sport,
crise économique et politique sportive

Wladimir ANDREFF,
Professeur émérite à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Président d’Honneur de la International Association of Sports Economists

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Quels sports pour quelles citoyennetés ?

Thierry Long.

« Le sport de demain, un enjeu citoyen ? »
Effectivement, en tant que contexte de socialisation morale privilégié, le sport présente bien aujourd’hui un enjeu pour la citoyenneté et la société future. Dans le sens commun, alimenté par l’idéologie sportive dominante (aussi bien chez les acteurs que chez les décideurs sportifs et politiques), le sport cristallise les valeurs morales « idéales » en termes de respect, de tolérance, d’abnégation et d’honnêteté. Il devrait alors aisément permettre l’épanouissement de citoyens responsables de l’avenir de leur société...

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Cadre de l'intervention de JP Mouillesseaux
(état des lieux)

 

 

2006… Le comité départemental olympique et sportif de la Seine-Saint-Denis est inquiet.

La situation du sport dans le département n’est pas réjouissante : dernier dans le rapport licenciés/population ; dernier dans le nombre d’activités pratiquées ; un patrimoine sportif insuffisant, vieillissant, en partie obsolète ; des tensions multiples…
Le paradoxe est que dans le département, que ce soit les villes, les clubs, les enseignants, le département, personne ne ménage ses efforts et des politiques innovantes sont à l’œuvre.
En même temps, les difficultés financières des communes et du département s’accentuant, la menace de voir les projets innovants disparaitre, se profile. Des élus locaux et départementaux sont prêts à réduire les crédits accordés au sport.

Le CDOS prend l’initiative de constituer un panel d’acteurs représentatif du sport dans le département pour réfléchir à la situation et rechercher des moyens d’en sortir. Ce collectif se réunit plusieurs fois, dégage les questions qu’il considère essentielles « Pour développer un service public du sport en Seine-Saint-Denis » et arrête une démarche qui vise avant tout à établir et partager un diagnostic de la situation.
Cinq soirées-débats sont organisées entre octobre 2006 et juin 2007, chacune sur un thème. Chacune des soirées rassemble 80 à 100 personnes, avec des élus locaux et départementaux, des dirigeants sportifs de clubs et comités, des enseignants.
L’idée d’une « Charte pour un service public du sport » émerge, proposant un cadre de référence simple pour débattre des politiques des associations et des communes, dans l’intérêt de la population. Un « comité de suivi » est mis en place.

2012… le mouvement se poursuit… 30 villes sur 40 ont signé la Charte, toutes tendances politiques confondues, d’autres vont le faire prochainement ainsi que 90 comités et associations ; des initiatives locales et départementales sont prises.
L’impact sur le sport dans le département est réel. La concertation, les projets mutualisant et l’action en commun ont progressé.

Sur ce lien : les cinq engagements de la Charte et les publications réalisées
http://www.cdos93.org/art.php?id=13347


William Gasparini

Professeur des universités, sociologue, directeur du laboratoire « Sciences sociales du sport », Université de Strasbourg.

La cohésion par le sport : genèse politique d’une croyance collective

Comme l’intégration, la cohésion est un terme ambigu parce qu’il appartient à la fois au langage politique et à celui de la sociologie.
Dans son discours lors de la Convention sport de l’UMP en mai 2006, le candidat Nicolas Sarkozy soulignait que « le sport est une chance pour la cohésion sociale ». Comme toute croyance collective, celle du « sport intégrateur par essence » atteste d’une efficacité symbolique car elle se fonde sur des cas de réussite et fonctionne comme une « prophétie auto-réalisatrice ». Le discours sur la cohésion par le sport n’est pas un discours de vérité mais un discours destiné à produire un effet de vérité. En matière d’intégration par le sport, la science sociale hésite entre la science et le mythe, mais souffre aussi tant d’une surcharge normative que de déficiences empiriques.


Candice Prévost

Je suis sportive de haut niveau et professeur d'EPS
Je ne suis pas née dans une famille très sportive mais j'ai toujours eu ce goût pour le sport et le plaisir de jouer et de pratiquer tous les sports.
J’ai démarré le foot, à 16 ans passés à Evreux, Dh puis très vite D2 à Evreux (EAC), puis en 2003, alors en STAPS, le PSG en D1. 2008, ma première sélection en équipe de France A et j'ai porté la flamme Olympique à Paris. 2011/2012 ligue des champions avec le PSG.
J'ai fait quelques matchs en tant que commentatrice sur Eurosport et bientôt sur Direct 8 pour le tournoi de Chypre.
Le sport est comme une « drogue » pour moi. Un sorte de dépendance car je ne peux m'en passer mais il est aussi un exutoire dans lequel je m'exprime avec beaucoup de plaisir.
Je suis dans une dominante de sport de compétition même si ce genre d'idées n’est plus ce que je préfère. L'argent ne m'intéresse pas et est pour moi une source de conflit, de jalousie qui pollue l'esprit qui est le mien.
Les jalousies dans le groupe, la gestion du groupe, la qualification des personnes, l’absence de réponses aux attente et la pression m'éloignent de la compétition.
Je trouve que, dans le football masculin, l'argent déforme totalement leur vision de la vie.
Je suis pour un sport qui donne du plaisir.
Je ne suis pas pour une totale professionnalisation du football.
Le foot masculin n'est plus forcément en adéquation avec ce que les gens recherche.
Nous les croisons de temps à autre et certains vivent dans leur monde. Je suis heureuse d'être dans le mien.
Le foot féminin n'est pas à comparer avec le foot masculin. Nous commençons à être reconnues et appréciées pour nos qualités et notre jeu et gagnons en légitimité.
Cela à demandé beaucoup de travail pour être au niveau auquel nous sommes. Nous passons un peu plus à la télé. La fédération fait un très gros travail pour promouvoir notre sport, mais nous sommes encore loin des pays où le foot féminin est le sport phare.
Je crois simplement que ça n'est qu'une question de mentalité et de culture.
Il faut faire bouger toutes ces mentalités... Il faut du temps et de l'énergie. Rendez-vous au SDEC…

 

Appel des femmes : un sport universel pour des droits universels

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